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Le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, a récemment créé, avec plusieurs partenaires, une fondation visant à assurer l’accès à l’eau potable aux population des pays en développement : la Fondation One Drop.

Le site Web de la Fondation, www.onedrop.org, qui vient d’être lancé, est basé sur Drupal.

Voilà un cas de site intéressant à analyser…

Sur le plan de l’interface utilisateur, à mon point de vue la facture visuelle est très réussie. Également, la navigation animée (via Flash) est fort intéressante et nous donne envie de cliquer sur chacun des liens. Mais voilà, justement, la navigation nous captive peut-être au point de nous distraire des contenus? D’ailleurs, le fait de devoir attendre la fin d’une animation pour obtenir la page demandée suit le même mode de fonctionnement que la « splash page », cette affligeante pratique qui consiste à montrer une animation à l’entrée d’un site avant d’amener le visiteur au contenu qu’il désire consulter.

Sur le plan technique, tout de même, les concepteurs du site semblent avoir bien compris que, pour assurer un référencement et une accessibilité adéquats, il ne fallait pas articuler un site Web autour de Flash, mais plutôt utiliser Flash (si on y tient — voilà autre débat) pour enrichir l’expérience du visiteur. Ici, l’élément Flash est techniquement accessoire, puisque chaque contenu possède sa propre adresse (URL) et est présenté en HTML, assurant son accessibilité. Bon point.

Malheureusement, un petit détail technique a été manqué puisque certains hyperliens appartiennent à l’objet Flash, tandis que d’autres sont statiquement codés dans le HTML pour lancer des instructions JavaScript (servant à lancer l’animation Flash et à charger la page demandée après l’écoulement du délai d’animation). Les premiers sont absents si l’extension Flash n’est pas installée dans le navigateur, Les seconds ne fonctionnent pas si le navigateur est dépourvu de JavaScript. La plupart des robots sont incapables de parcourir ces types de liens. Si ce n’était de ce petit détail, si le paradigme de JavaScript discret était strictement appliqué, le site pourrait être entièrement parcouru par n’importe quel navigateur Web ou robot, qu’il soit ou non doté de JavaScript et Flash. Drupal implémente et prône pourtant ces pratiques exemplaires, c’est donc un peu dommage qu’une autre voie ait été empruntée. À notre époque où toutes sortes de plate-formes hétéroclites sont utilisées par les internautes, favoriser l’accessibilité est indispensable.

Voilà pour la petite analyse de fin de soirée… J’espère ne blesser personne par ces quelques observations. J’y ai simplement trouvé un prétexte pour évoquer quelques enjeux en conception Web au sujet desquels je souhaitais bloguer depuis un bon moment déjà. Ma première impression du site fut pourtant extrêmement favorable et, avant de me mettre à écrire ces lignes, c’est plutôt en tant que beau modèle de site Drupal que je comptais le présenter!

Chose certaine, je souhaite à la Fondation le meilleur des succès dans l’atteinte de ses nobles objectifs!

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